Procès Jackson - Michael Jackson, sonné par son acquittement
AFP - le 14/06/2005 - 10h55
Pâle comme jamais, les yeux masqués derrière de grosses lunettes fumées, Michael Jackson est resté comme sonné, assis immobile, à l'écoute lundi de son acquittement, dans un tribunal laissant passer les clameurs de jubilation de ses fans massés à l'extérieur.
Lorsqu'il entre dans le prétoire de Santa Maria entouré de sa famille, le chanteur gagne directement le banc des accusés d'un pas mécanique, la tête droite, le regard fixe, devant la centaine de paires d'yeux rivés sur lui. Pour une fois, sa mère Katherine ne salue pas le public et va directement rejoindre son siège, le bras protecteur de son fils Tito autour de son épaule. Jackson, en costume-cravate noir, reste d'abord assis, dix longues minutes, avant le début de l'audience. A côté, son imposant avocat Thomas Mesereau lui tapote l'épaule en signe d'encouragement, lui glisse quelques mots à l'oreille auxquels il répond en opinant doucement de la tête.
A l'arrivée des jurés, l'accusé se lève comme machinalement, le regard vers ces 12 citoyens prêts à sceller son destin. Mais l'attente n'est pas finie et se poursuit par l'ouverture par le juge Rodney Melville des enveloppes contenant les verdicts. Le silence est tel que le bruit du papier déchiré par le magistrat envahit la pièce. Les visages sont graves. La greffière prend alors la parole pour lire posément la décision du jury.
A l'écoute, Jackson, assis, reste immobile, comme regardant le mur face à lui, se tamponnant de temps en temps le nez sans que l'on puisse dire s'il pleurait, n'offrant au public qu'un profil sans mouvement réel. A l'extérieur, des hurlements de joie des fans saluent chaque décision d'acquittement. L'assistante de Thomas Mesereau fond en larmes, Randy et Latoya, frère et sœur de Jackson, se tournent pour prendre la main de leur mère, en pleurs. Le père montre un visage impassible, comme au long du procès. Quelques jurés aussi laissent échapper des larmes, et du côté du public, des fans ont déjà les yeux rouges, poussent de grands soupirs, la main sur le cœur.
Du côté de l'accusation, dont l'équipe était entrée l'air plutôt détendu, les procureurs restent appuyés les coudes sur la table, sans grand mouvement.
"M. Jackson, vous êtes libre", dit le juge au chanteur, qui s'est alors levé, enlacé par son défenseur tout sourire.
Dehors l'euphorie est de mise. Des colombes, des ballons blancs sont lâchés. En sortant, le frêle chanteur rejoint directement son 4X4 noir, saluant juste ses fans en délire d'un petit signe de la main. "Il faut qu'il se fasse discret, qu'il rentre chez lui et nous fasse un nouvel album", disait une admiratrice américaine Natalie De Morca, 21 ans. A côté, d'autres fans s'embrassaient, se congratulaient, hurlaient leur joie et se préparaient à rejoindre Neverland, la résidence de l'artiste, à une demi-heure de route. D'autres étaient venus en curieux, comme Barry et Debbie Burris, qui se trouvaient à 30 kilomètres de Santa Maria quand ils ont appris que le verdict était annoncé. Ils ont alors de suite décidé de venir tâter l'ambiance, pour donner à leurs deux enfants l'occasion de "voir l'Histoire en marche", explique Debbie.